A Plovdiv, et en Bulgarie, les taxis sont très bon marché. Il y a des taxis partout et à toute heure à plovdiv.
Ce n’est pas un avantage pour un français, tous ces taxis semblent n’être là que pour contrarier le français éperdu.
Dans un recueil – dont je tairais le nom de l’auteur par pudeur – le poète dit ceci des taxis plovdiviens :
Tricheuse la nuit faisait glisser de ses manches
De mer des étoiles brodées d’or et d’émail
Poursuivant du regard la houle de leur hanches
Le chauffeur de taxi attendait à l’abri d’un portail
Bel enjôleur aux yeux de frêle dilettante
Le clown lubrifiait son poignard opinel
Pour un léva cet amant éventrait la tourmente
Du chauffeur de taxi au sortir de l’hôtel.
Comprenez bien que l’auteur – un français - qui situe son action à Plovdiv, exprime son réel désir d’éventrer l’un de ces chauffeurs de taxis !
Et il sait de quoi il parle !
Car en effet , à chaque fois, à chaque nuit où vous pensez aboutir avec une gente demoiselle bulgare, après maints efforts déployés, surgit d’entre la nuit non pas Zorro, mais un taxi toujours présent pour ramener la gente demoiselle à son foyer, et vous laisser vous, sur le bord du trottoir, avec vos rêves et vos espoirs. Les chauffeurs de taxis sont-ils subventionnés par une mystérieuse association qui aurait pour nom « protection de la morale plovdivienne» ou bien «association des chauffeurs de taxis contre la galanterie française » ou encore «rassemblement des pères opposés au mariage mixte»?
Quoiqu’il en soit, et contrairement aux apparences, le plus grand handicap pour un français qui désirerait approfondir sa connaissance de la femme bulgare, n’est pas la langue, la culture, mais bel et bien les chauffeurs de taxis, et tout particulièrement ceux de Plovdiv ! Pour ma part j’attends avec espoir, pour retourner à Plovdiv, l’annonce d’une grève des taxis plovdiviens !
En vérité je vous le dis, camarades taxis, ce soir, c’est la lutte finale !
Pierre-Jean Varet
Lui écrire: ARTCOLLE@aol.com