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7. - TEL LE PHENIX, UN PAYS RENAIT DE SES CENDRES

Le pays tout entier se soulève. Dans les villes et les villages, artisans, bourgeois, paysans prennent les armes... armes qui ne sont, le plus souvent, qu'une faux, un couteau, une hache. A Plovdiv, Pérouchtitsa, Batak, Drianovo, dans la vallée de la Maritsa, la région de Srèdna-Gora, les villages du Rhodope, entre Sèvliévo et Gabrovo, partout le combat pour la liberté s'engage. Un mois durant, le pays lutte contre l'armée régulière turque. Combat inégal, désespéré... mais, par là même, grandiose. David contre Goliath! La Liberté contre l'oppression! Le sang des héros bulgares, une fois de plus, enrichit le sol national; leur souvenir renforce les âmes balkaniques.

La répression dépasse la mesure: corps d'hommes, de femmes, d'enfants et même de nouveau-nés jonchent cités et hameaux, les récoltes sont incendiées; à Edirné Istamboul et même en Asie Mineure des milliers de Bulgares sont vendus comme esclaves. Par sa cruauté moyenâgeuse, sa férocité barbare, le sultan espère anéantir toute velléité de révolte chez ce peuple trop fier pour se soumettre.

Mais ce qu'il espérait être la fin de "l'épopée d'Avril n'est qu'un commencement car l'opinion publique mondiale s'émeut enfin. Écrivains, savants, politiciens prennent fait et cause en faveur des Bulgares. Correspondants étrangers, missions de bienfaisance, arrivent en Bulgarie et les autorités ottomanes tentent d'ensevelir à la hâte - en vain, car il y en a trop - les corps décomposés. Sous la pression internationale, une conférence est convoquée à Constantinople (Istamboul) mais le tsar Alexandre II, déclare que " la Russie imposera l'autonomie de la Bulgarie par la force, si elle n'est pas obtenue par des voies pacifiques"... Connaissant fort bien "l'efficacité" des démarches diplomatiques, il accorde son aide militaire à la Serbie et au Monténégro pour qu'ils commencent la guerre contre la Sublime Porte.

Comme d'habitude, les diplomates des puissances occidentales veulent ménager la chèvre et le chou: la Conférence de Constantinople se termine sur de vagues promesses de réorganisation de I'Empire et d'amélioration de la condition de ses sujets chrétiens. La Russie refuse de manger de ce pain là et, un an après "l'insurrection d'Avril", déclare la guerre à la Turquie en dépit de l'hostilité ouverte manifestée par l'Autriche et l'Angleterre. Aidées par la population bulgare, galvanisées par les affinités culturelles des deux peuples, les troupes russes - malgré la perte de 200.000 hommes - libèrent la Bulgarie et, en janvier 1878 menacent même la ville de Constantinople. Mais forcée, par Vienne et de Londres, de conclure un armistice avec les Ottomans, la Russie signe à San Stefano - le 3 mars 1878 un traité de paix. Ce traité trace les frontières de la " Bulgarie de San Stefano", frontières qui ne sont - en fait - que les frontières ethniques bulgares de l'époque.

Hélas! Ces frontières ne tiendront que trois mois car - au Congrès de Berlin (juin et juillet 1878) - les puissances occidentales imposent leur solution. Rejetant l'idée d'une Grande Bulgarie, qui comprend un accès à la mer Égée et la totalité de la Macédoine, elles dépècent la Bulgarie de San Stefano en plusieurs parts: seules les terres du Nord et de la région de Sofia formeront une Principauté; la plaine de la Maritsa et une petite partie du Rhodope deviendront me province autonome (Roumélie orientale) sous administration ottomane; la Macédoine sera donnée à la Sublime Porte. avec promesse que son administration sera modifiée ; au nord-ouest, la vallée de la Morava, avec les villes de Pirot et de Vranya , sera attribuée à la Serbie. La Principauté, elle-même , sera astreinte à des conditions drastiques: sous suzeraineté turque, son prince - devant être chrétien - sera élu par les Bulgares... moyennant un droit de veto à ce vote par les grandes puissances; elle pourra lever une milice mais ne pourra construire aucune forteresse; les obligations (dette extérieure, construction des chemins de fer, protection des citoyens étrangers. ..), souscrites auparavant - pour son territoire - par l'Empire ottoman, seront à sa charge.

LA PRINCIPAUTE

Le délai, accordé par le Congrès de Berlin aux autorités russes, pour administrer provisoirement la Bulgarie libérée est fixé à 9 mois. Une Assemblée constituante, rassemblant toutes les classes sociales, est donc convoquée à Tarnovo (février/avril 1879) et chargée d'élaborer la Constitution du pays. Elle est composée de délégués élus et cooptés, ces derniers comprenant des représentants des communautés turques, grecques et juives; elle comprend aussi des délégués provenant des terres bulgares hors la Principauté. Dès le départ, la discussion tourne autour de la question territoriale. certains délégués arguent que mieux vaut rester unis sous le joug turc que de voir la nation divisée entre citoyens libres et esclaves, ils demandent donc la dissolution de l'Assemblée; d'autres, qui épousent ce point de vue, suggèrent de rechercher un compromis dans le genre de celui dont ont pu bénéficier les Hongrois en 1867; les plus modérés proposent que l'Assemblée ne soit pas dissoute mais reportée, afin de se donner le temps de rédiger une pétition qui serait ensuite présentée aux grandes puissances. Cela n'arrange pas les affaires de la Russie qui craint qu'un report de l'Assemblée n'amène des complications sur le plan international: elle informe alors les Bulgares que l'Assemblée n'a pas le droit de communiquer directement avec les gouvernements étrangers. Il est donc décidé de "faire contre mauvaise fortune, bon cœur" et de continuer les débats. Surprise! Surprise! Le projet de Constitution, soumis par l'administration provisoire tsariste (qui, faute d'être intéressant, n'en est pas pour le moins... intéressé!), est rejeté. Deux tendances s'opposent: celle des "conservateurs" affirme que les paysans (qui représentent plus de 90% de la population) ne possèdent pas la culture politique nécessaire pour voter et préconise donc un système plaçant le pouvoir aux mains de l'establishment bulgare; les " libéraux ", eux, considèrent que la sagesse nationale repose dans le " bon sens paysan " et que seule une distribution égale du pouvoir politique peut amener une homogénéité sociale. Alors que les "conservateurs" exigent un Parlement bicaméral, la Chambre haute devant renforcer le pouvoir des bourgeois et "tempérer l'enthousiasme de la Chambre basse", les "libéraux" s'y opposent, n'y voyant qu'une dangereuse dilution de la démocratie. Par une écrasante majorité (alors que, sur les 230 délégués, 12 à peine proviennent des villages!) le projet pour une seconde Chambre est rejeté. Les membres du Parlement (Soubranié) seront élus au suffrage proportionnel (un député pour 20.000 habitants). Tout citoyen mâle de plus de 21 ans pourra voter et tout citoyen non analphabète de plus de 30 ans sera éligible. Chaque citoyen devra obéir à la loi, payer ses taxes, envoyer ses enfants à l'école pendant au moins cinq ans et faire un service militaire de 2 ans. Une petite restriction vient cependant tempérer le système unicaméral: un "Grand Soubranié" - qui sera composé d'élus mais aussi de représentants de l'Eglise, du Pouvoir judiciaire, des autorités locales et devra comporter le double du nombre de membres du Soubranié ordinaire - sera seul compétent pour l'élection des régents, le choix du chef d'États l'approbation des modifications de frontières ou pour changer la Constitution (dans ce dernier cas, aux deux tiers des voix). Le Pouvoir exécutif reposera dans les mains du prince - dont l'héritier devra obligatoirement se convertir à la religion orthodoxe - mais sera exercé par un Conseil de six ministres qui seront choisis parmi le Soubranié. En juin 1879, la Constitution de Tarnovo est adoptée et Alexandre de Battenberg - jeune officier prussien, neveu de la tsarine, protégé de la reine Victoria et ayant combattu dans les forces russes lors de la guerre de Libération (1877-1878) est élu Prince de Bulgarie (1879-1886).

Mais le "paternalisme" du nouveau prince entraîne des conflits sans fin avec les gouvernements successifs. Dans ce contexte, l'année 1885 voit - suite à un coup de force réalisé, sans effusion de sang, par des patriotes bulgares - la Roumélie orientale demander son rattachement à la Principauté. Décidée sans même en référer au prince Alexandre de Battenberg, effectuée malgré l'opposition des grandes puissances, l'Union est proclamée le 6 septembre 1885 dans la liesse populaire. Bien sûr, tout le monde s'attend à la guerre, le sultan Abdül-Hamid II n'étant pas homme à ne pas réagir. L'armée bulgare, abandonnée des instructeurs russes, ne dispose que de quelques capitaines et d'un seul commandant... mais est-ce une raison suffisante pour laisser ses frères subir l'oppression d'un joug étranger? Les troupes se portent préventivement à la frontière turque.

Le roi Milan de Serbie, mécontent de l'agrandissement de sa voisine orientale, en profite pour envahir la Bulgarie. En deux jours, à marches forcées, l'armée bulgare se porte alors des frontières turques jusqu'aux régions occidentales du pays, où l'ennemi est contenu par des unités de gardes-frontières. C'est à Slivnitsa, sur les collines situées à 40 km de Sofia, qu'a lieu la bataille décisive. Défaites et poursuivies jusque sur leur territoire, les troupes serbes ne sont sauvées que par un ultimatum adressé à la Bulgarie par l'Autriche-Hongrie.

Les nouvelles frontières, qui resteront inchangées jusqu'en 1912, sont reconnues par la nouvelle Conférence de Constantinople mais Alexandre de Battenberg, prince mal aimé qui - en 1881 - a suspendu la Constitution, perd sa couronne en 1886. Après une période de régence, qui dure jusqu'à juillet 1887, un autre Germain, Ferdinand de Saxe-Cobourg-Gotha (Oui! Il s'agit bien de la même famille que celle des rois de Belgique), est choisi comme nouveau prince. Derrière lui se profile un homme fort du régime, Stéfan Stamboulov, qui lui imposera son point de vue anti-russe pendant sept ans. Débarrassé de cette éminence grise, Ferdinand se rapproche de la Russie et - fort de ce soutien - cherche à achever l'unification de la Bulgarie par un retour aux frontières de San Stefano. En 1908, avec le support de l'Autriche-Hongrie, il proclame l'indépendance de la Bulgarie et devient tsar (1908-1918).

Nous devons cet article à Monsieur Roland Lemaigre, que nous remercions.

 

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