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6. - LE JOUG OTTOMAN

S'emparant de Nicée et de Broussa (Asie Mineure dans les premières années du XlVème siècle, les Ottomans (dynastie des Osmanlis) poursuivent lentement leurs conquêtes. Tombées en 1352-1354, les forteresses de Tzimpé et Gallipoli leur servent de têtes de pont pour l'invasion des terres balkaniques. Sans grande opposition de la part des armées locales - si l'on excepte les batailles de Tchernomèn (1371), de Plotchnik (1387) et de la plaine de Kossovo (1389) - leur avance est cependant entravée par l'héroïsme du peuple. Chaque village, chaque défilé, chaque forteresse, est défendu âprement par la population locale. Sofia ne tombe qu'en 1382 et Tarnovo qu'en 1393. Vidine, dernier rempart contre l'Islam résiste jusqu'en 1396 (bataille de Nicopol).

Sur les routes, les plaines, dans les villes et les villages, s'étend alors le joug étranger qui entame une politique d'assimilation et de déplacement de populations. Quelques bulgares se convertissent à l'Islam (ce seront les ancêtres des Pomaks) mais ils ne sont pas assez nombreux pour satisfaire la soif de prosélytisme des occupants. Le sultan ordonne la déportation de millions de Bulgares dans les Dardanelles (Asie Mineure d'où sont amenés des Turcs qui peupleront les villages bulgares évacués, les jeunes filles sont mariées de force aux envahisseurs et détachées complètement de leur milieu natal, un "impôt du sang" consistant à prendre, dans des périodes déterminées, un garçon dans chaque famille et à lui donner une instruction militaire dans un esprit de fanatisme musulman - est imposé... Dans toutes les villes, sont placées des garnisons qui s'y implantent et créent de nombreux quartiers turcs.

Abandonnés par l'Europe chrétienne entourés de peuples eux aussi asservis au joug ottoman, les Bulgares se réfugient dans les montagnes et entament la guérilla. Celle-ci durera cinq siècles, entrecoupée de révoltes, batailles rangées et libérations éphémères.

Ainsi, en 1443 et 1444, alors que les armées polono-hongroises pénètrent profondément - jusqu'à Sofia et Varna - en Bulgarie, la population les rejoint en masse... Des milliers de Bulgares paieront de leur vie la défaite du roi Ladislas VI le Warnénien. En 1593, l'espoir renaît à nouveau. Les armées chrétiennes de Moldavie, Valachie et Transylvanie - en rupture d'allégeance envers le sultan attaquent les possessions turques au sud du Danube. Des milliers de haïdouti (maquisards bulgares) descendent des montagnes pour harceler les troupes ottomanes. Ils écrasent les villages turcs de la plaine, s'emparent de quelques villes et menacent même Sofia et Edirné (Andrinople). Ils tiennent jusqu'en 1598 année au cours de laquelle le peuple profitant du franchissement du Danube par Michel le Brave (prince de Valachie) - se soulève et proclame tsar un de ses chefs, Chichman III. Hélas! Les forces chrétiennes ne peuvent résister à l'armée turque et le poids du joug musulman s'appesantit à nouveau sur les épaules bulgares jusqu'au XVIlème siècle.

En ce siècle, la propagande catholique se déchaîne en Bulgarie:, elle a pour but de préparer l'avance des armées autrichiennes vers la Turquie. Dès 1646, les Bulgares préparent une nouvelle révolte (on peut dire ce qu'on veut des Bulgares, sauf qu'ils n'ont pas de suite dans les idées!) et envoient un archevêque catholique - Pètré Partchévitch- plaider leur cause auprès des puissances européennes. Légat du Saint Siège, il se rend à la cour de Pologne et à celle d'Autriche, aux sénats de Raguse et de Venise et expose même au pape la question de la libération de son peuple. Mais sa ténacité à défendre une cause, dont tout ce beau monde "n'en a rien à cirer", le mène à un conflit avec sa hiérarchie romaine. Incompris et découragé, il meurt loin de sa terre natale. En Bulgarie pourtant, l'espoir n'est pas perdu. Suite au revers turcs sous les murs de Vienne (1683), une conjuration est organisée à Tarnovo. Ses chefs entrent en pourparlers avec l'archevêque de Moscou afin d'obtenir le soutien de la Russie. Mis au courant, les Ottomans dévastent - détestable habitude! - Tarnovo, tandis que les conjurés survivants gagnent le Balkan et se dirigent vers la plaine de Sofia. Des deux côtés de la montagne des centaines d'insurgés se joignent à eux et Sofia se soulève également. Pourtant, une fois de plus, c'est l'échec!

Mais, décidément, rien n'arrête l'Héroïsme de ce peuple! Cinq années se sont à peine écoulées que - à Tchiprovtsi une nouvelle insurrection, comptant sur l'armée autrichienne qui s'avance à travers la Serbie, éclate. Des groupes armés, recrutés en Bulgarie du nord, s'en vont à la rencontre des Autrichiens pour leur ouvrir la route. Les Turcs répondent avec leur brutalité habituelle: Tchiprovtsi et Koutlovitsa sont rayés de la carte, et les rares survivants contraints à la fuite vers l'étranger. L'année suivante, presque toutes les régions bulgares - de Vélès à Vidin - se soulèvent, contribuant par là à la victoire de l'Autriche qui proclame roi un de ses généraux. Quelques mois plus tard, en guerre contre la France, elle est contrainte de retirer ses troupes et les hordes turques déferlent à nouveau sur le pays. Tout est systématiquement ravagé, les habitants de Vidin, Lom, Berkovitsa, massacrés et, dans les campagnes, les paysans doivent travailler leurs champs avec des pioches tandis qu'il ne reste plus une seule tête de bétail. Nouvel exode massif de populations vers d'autres cieux: cette fois, le patriotisme bulgare semble définitivement éradiqué.

REVEIL D'UN LONG CAUCHEMAR

Dès le XVIllème siècle, l'Empire ottoman sombre cependant dans l'anarchie. A l'extérieur, ses territoires sont rongés par les victoires russes et autrichiennes. A l'intérieur, pachas, ayans, agas, chefs de guerre, en rupture de ban avec le sultan, se partagent les territoires. Mercenaires, déserteurs, soldats mutinés se paient sur l'habitant et chaque chrétien ayant gagné quelque bien risque à tout instant la mort ou la dépossession. Toute l'économie des terres bulgares semble paralysée et les paysans - las d'avoir vu des dizaines de fois leurs récoltes volées ou incendiées - cessent de semer, de moissonner. Ils se réfugient dans les montagnes, pour s'occuper d'élevage, ou dans les villes.

Le sultan, reconnaissant son impuissance à rétablir l'ordre, abroge alors une loi plus de quatre fois séculaire (les chrétiens n'avaient pas le droit de porter, ni même de posséder, une arme!): dorénavant, chaque ville pourra assumer sa propre défense et aura également le droit d'élever une forteresse, de recruter et d'armer des troupes. Cette "généreuse permissivité" ne fait qu'accroître l'afflux campagnard vers le milieu urbain... Les villes redeviennent peu à peu bulgares!

Parallèlement, à partir du milieu du XVIIIème siècle, se développe la Renaissance bulgare. Dans le monastère de Hilendar, le Père Païssii qui achève - en 1762 - son Histoire slavo-bulgare" en est le premier idéologue. Elle trouve son terreau dans la bourgeoisie naissante, couche encore très mince d'éléments économiquement affermis et qui lutte pour l'éveil de la conscience nationale. Dès 1806 une petite pléiade d'écrivains - dont Sophroni, Joachim Kartchovski et Kiril Péitchinovitch - pose les débuts de la nouvelle langue littéraire bulgare. En 1835, à Gabrovo, la première école laïque purement bulgare est fondée. L'au 1844 voit la création, avec "Louboslovié", de la presse périodique bulgare. Au cours des trente dernières années du joug ottoman, des dizaines d'autres revues et journaux paraissent. Publiés à Constantinople, Smyrne, Leipzig et surtout Bucarest, ils sont reçus, clandestinement et à grands risques, dans tout les "foyers de lecture" (bibliothèques ne comportant que des livres en langue nationale) de Bulgarie. C'est en 1870 qu'un firman reconnaît l'indépendance de l'Eglise bulgare par rapport au patriarcat grec de Constantinople, consacrant du même coup l'originalité de la nation bulgare.

A nouveau, dès le début de la Renaissance nationale, la bravoure du peuple s'est réveillée: des émeutes se déclenchent et des insurrections, de parfois douze à quinze mille personnes, éclatent, les haïdouti redoublent leurs embuscades; des tchétas (sorte de corps francs, formés à l'étranger multiplient les raids. Ces actions, généralement étouffées dans le sang par la Sublime Porte, amènent "la question bulgare" au premier rang de l'actualité parmi l'opinion publique européenne. En Bulgarie, les noms des chefs révolutionnaires réchauffent tous les cœurs : Guéorgui Rakovski, Panaïot Hitov, Philippe Totiou, Hadji Dimitre, Stéphane Karadja, Hristo Botev, Vassil Levski.
Vassil Levski, l'Apôtre de la liberté", est sans conteste le plus grand d'entre les grands. Renonçant à la tactique des tchétas, coups de main souvent suicidaires qui entraînent de sanglantes représailles sur la population, il oriente la lutte vers la création d'un vaste réseau de comités révolutionnaires en Bulgarie même. Payant de sa personne, il parcourt - à pied et déguisé - les routes de sa patrie et fonde - en quelques mois - des dizaines de comités intérieurs auxquels adhèrent toutes les classes de la population. Insaisissable, il coordonne une poste secrète, collecte pour l'achat d'armes, organise la préparation militaire des membres des comités, arrange des réunions secrètes pour l'élection de délégués à la première assemblée générale du "Comité central révolutionnaire bulgare"... Trahi par l'un de ses adjoints, qui préconisait l'action directe plutôt que la longue préparation à l'insurrection générale, Vassil Levski retourne en Bulgarie afin de sauver les archives du réseau. Capturé par les Turcs, il parvient encore à les duper en s'attribuant toutes les responsabilités, blanchissant ainsi les autres accusés (qui ne seront condamnés qu'à la prison ou à la déportation!). Condamné à mort, il est pendu le 18 février 1873.

Grâce à son dernier acte héroïque, l'Organisation s'en sort sans trop de dommages. En 1875, le premier signal de l'insurrection est donné par des militants révolutionnaires encouragés par les troubles en Bosnie-Herzégovine: c'est "l'insurrection de Stara-Zagora". Mal préparée, elle échoue. Le "Comité central révolutionnaire bulgare" de Bucarest cesse d'exister. Rien n'est perdu, cependant, car trois jeunes militants se sont installés à Giorgiou - port danubien en face de Roussé - pour préparer une nouvelle révolte. Surnommés 'les apôtres", en mémoire de Levski, ils traversent le Danube gelé en janvier 1876 et, quatre mois durant, préparent - en liaison avec les comités locaux - la proche révolution. La population fond des balles, confectionne des canons en bois, prépare et emmagasine de la nourriture pour les insurgés, fixe des centres de rassemblement et de défense... Des dizaines de milliers de personnes participent à cette activité qui, pourtant, reste secrète. Le 14 avril 1876, dans la forêt d'0borichté, a lieu la première Assemblée nationale bulgare: on y parle de déclencher les hostilités pour le 1er mai. La trahison est cependant aussi au rendez vous. Dénoncé aux autorités ottomanes, Todor Kablèchkov - le chef révolutionnaire de Koprivchtitsa - réussit à se cacher. Il informe les localités voisines que la conjuration est éventée puis monte sonner le tocsin au clocher de l'église, donnant ainsi le signal de la révolution nationale (insurrection d'Avril) le 20 avril 1876.

Nous devons cet article à Monsieur Roland Lemaigre, que nous remercions.

 

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