Kaloïan malgré le prestige de ses victoires, n'en a malheureusement plus que pour deux ans à vivre. Assassiné, devant Salonique assiégée, par un de ses officiers, il est rapporté - conservé dans du sel - par ses soldats en l'église Saint Dimitar, à Tarnovo. Boril, l'un des conjurés directement mêlé au meurtre, prend sa place (1207-1218). Souverain incapable, il perd rapidement la plupart des terres conquises par son prédécesseur et ne trouve rien de mieux que de réunir un grand concile (connu comme "le Synodique du tsar Boril") contre les bogomiles. Le peuple gronde, mettant tout son espoir dans le retour des fils d'Assèn qui sont en exil. Ceux-ci reviennent à la tête d'une troupe de mercenaires auxquels se joint la population, assiègent Tarnovo et, les habitants en ayant ouvert les portes, s'en emparent: un Assénide - Ivan Assèn II (1218-1241) - est à nouveau aux commandes!

Sous son règne, la Bulgarie atteint son apogée. Après la victoire de Klokotnitsa (mars 1230) la paix s'installe, les boyards s'unissent autour de la couronne, la vie culturelle s'épanouit, le commerce à échelle internationale prospère. Sans (trop) recourir à la puissance des armes, Ivan-Assèn II parvient - par un jeu subtil mêlant diplomatie et mariages dynastiques - à élargir son empire de Belgrade à Andrinople, des côtes de l'Adriatique à la mer Egée. Éclaircie merveilleuse dans le ciel de l'Histoire bulgare, cet épisode dure plusieurs années.

UN PORCHER POUR EMPEREUR

Hélas! Dès la mort du grand monarque, Byzance reprend ses petites intrigues. Les deux jeunes fils d'Ivan-Assèn II périssent victimes de boyards. L'anarchie s'installe les Magyars arrachent les régions occidentales, les Byzantins celles du sud et, qui plus est, une nouvelle invasion se profile à la frontière septentrionale. Cette fois, ce sont les Tartares, peuple sauvage de la steppe mis par les historiens "à toutes les sauces". Sans cesse, leurs hordes franchissent le Danube, pillent, brûlent, emmènent des Bulgares en esclavage. Les boyards, et même le roi, incapables de lutter, se réfugient dans les places fortes et laissent le peuple éponger la rage de ce fléau. Dans les campagnes, Ivaïlo - un porcher - entend des voix l'appelant à délivrer son peuple de l'envahisseur (ne pas confondre Ivaïlo avec Jeune d'Arc qui, elle, était bergère... quoique, vers la fin de sa vie, elle eût également affaire à un "Cauchon"!). Par ses fiévreuses exhortations, il rameute les masses paysannes qui, enfin, font face aux bandes de barbares. Après quelques victoires, Ivaïlo devient le chef d'une armée de bric et de broc, rassemblant tous ceux que les Tartares ont laissé sans toit ni pain. Mais la lutte contre l'oppresseur étranger, une fois ceux-ci chassés, se transforme en lutte contre le tsar (Constantin-Assèn)... car celui-ci, craignant pour son job, a levé une petite armée pour combattre le héros du jour. Après une brève bataille, l'ost impérial est battu, l'empereur tué, la capitale prise et la veuve de Constantin-Assèn épouse le porcher qui devient tsar.

Dans un conte de fées, cette histoire se terminerait par "Ils furent heureux et eurent beaucoup d'enfants". Las! L'Histoire elle, est cruelle. Complotant avec les Tartares pour chasser ce roturier, les boyards le forcent à guerroyer sans cesse. Alors qu'il est loin de sa capitale, ils intronisent un de leurs protégés (Ivan-Assèn. III) et, après la fuite honteuse de celui-ci devant Ivaïlo, un certain Guéogui Tertèr. Peu à peu trahi par les siens et abandonné de tous, Ivaïlo cherche asile chez Nogaï, un khan tartare. Au beau milieu d'un festin, celui-ci lui coupe la tête pour l'offrir à Ivan-Assèn III. Les années de règne d'Ivaïlo (1277-1280) sont les dernières avant l'instauration d'une suprématie tartare en Bulgarie car, pendant deux décennies, ses successeurs laisseront le khan tartare la gouverner de facto!

DERNIER SURSAUT DE L'AGONIE

Ce n'est que dans la première moitié du XlVème siècle que Todor-Svétoslav (1300-1321) - tsar issu de la dynastie des Tertérides - parvient, grâce à d'habiles manœuvres politiques, à s'affranchir de la tutelle tartare. Bientôt, dans un effort suprême, les territoires compris entre le Balkan et le massif de la Strandja seront repris à Byzance. Ce siècle au cours duquel, dans toute l'Europe, brille l'effervescence spirituelle sera, pour la Bulgarie commerciale, culturelle et artistique, un âge d'or. Au point de vue politique, pourtant, il enregistrera les signes avant-coureurs de la chute finale du second Empire: épanouissement d'un Etat serbe voisin, éphémère redressement de Byzance, menaces à l'ouest par l'Etat magyar et au sud par les premières attaques des Osrnanlis. En Thrace, les mercenaires catalans - mécontents de la solde que leur alloue Byzance - se déchaînent et, sur les côtes de la mer Noire, le "Comte Vert" Amédée VI de Savoie - un allié de Byzance - s'attaque aux forteresses bulgares.

Une fois de plus, apparaît un grand souverain: lvan-Alexandre (1331-1371). En jouant des rivalités politiques de ses voisins, il parvient à garder ses forteresses du littoral et même à annexer la Thrace du Nord et une partie du Rhodope à son empire. Mais - vers 1350 -la balkanisation, cancer séparatiste typique de ces régions (..Hum!), sonne le glas de l'Indépendance bulgare: les terres du Nord-Est (la Dobroudja) se sont constituées en un Etat indépendant, celles du Nord-Ouest hésitent dans leur soumission au trône et, partout, le peuple souffre des luttes intestines entre boyards ou exactions de mercenaires en mal de solde.

Nous devons cet article à Monsieur Roland Lemaigre, que nous remercions.

 

LE LIVRE ÉVÉNEMENT ! CELUI QUE LE PASSIONNÉ DE PARANORMAL SE DOIT DE POSSÉDER ! A MOINS QUE VOUS APPRÉCIEZ QUE L'ON VOUS FASSE GOBER DES MENSONGES... À CHACUN SES GOÛTS...

 

 

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