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3. - VERS UNE LANGUE PROPRE

Si les raisons ayant présidé à la conversion de Boris sont peut-être dues à une vraie foi, elles s'inscrivent surtout dans la clairvoyance d'un grand homme d'Etat. Un pays païen, aussi puissant soit-il, ne peut - à cette époque - que rester en marge d'une civilisation où le christianisme s'impose dans tous les États nés sur les ruines de l'Empire romain. De plus, une religion monothéiste - outre le fait qu'elle réunirait Slaves, Thraces et Protobulgares, qui adorent des dieux différents correspond plus à la monarchie (un seul Dieu/ un seul roi/ une seule loi) qu'un culte polythéiste (plusieurs dieux/ plusieurs petits seigneurs/ plusieurs législations), tribal par excellence.

Les boyards (nobles locaux) ne s'y trompent d'ailleurs pas et, bien qu'ayant effectué sa conversion "de nuit et en secret" Boris doit faire face à une révolte (soutenue par la population) de leur part dès que les membres du clergé se mettent à parcourir la Bulgarie. Qu'à cela ne tienne! Boris "les rencontre seul, sans armes, avec la Sainte Croix en main. Il la soulève haut au-dessus de sa tête et grâce uniquement à sa force les troupes rebelles se dispersent, leurs chefs se rendent sans livrer bataille". Bien que fraîchement chrétien, Boris ne pratique pas le pardon des offenses. Il fait exécuter cinquante des plus puissants révoltés et impose le christianisme dans tout le pays.

Mais la vision politique du khan est également à long terme. Pour éviter que l'influence culturelle greco-byzantine n'attire son peuple vers les sirènes de Constantinople, il rattache l'Église bulgare non à celle de l'Orient (Byzance) mais à celle de Rome... En fait, il est bien décidé à ne placer son Eglise sous l'autorité d'aucune.Saints Cyrille et Méthode Mieux! Il insiste auprès du pape et du patriarche pour obtenir l'indépendance de l'Eglise bulgare. Selon ceux-ci, pourtant, l'Eglise de Bulgarie doit être soumise. On finit sur un compromis accordant l'autonomie à celle-ci, à condition qu'elle reconnaisse comme chef suprême le patriarche de Constantinople. Demi-succès très formel cependant car se répand en Bulgarie la littérature byzantine, les boyards et le clergé reçoivent leur instruction en langue grecque et aucune autonomie de jure ne peut contrecarrer l'influence politique de Byzance.

C'est ici que le mérite historique du khan Boris confine au génie. Profitant de l'arrivée de quelques disciples de Cyrille et Méthode (un nom prédestiné aux inventeurs de l'écriture slave dénommée aussi "alphabet glagolitique", il les couvre d'honneurs et leur assure toutes les conditions pour qu'ils puissent former de nombreux disciples, les futurs membres du clergé bulgare. Ils se mettent à traduire et à copier sans répit des livres liturgiques, afin que dans chaque église de Bulgarie le peuple puisse entendre la messe en sa propre langue (du Jean XXIII avant la lettre!). Conformément aux décisions du VIIIème Concile Œcuménique, ils ouvrent aussi, dans chaque paroisse, des écoles "afin que chacun puisse étudier, lire et écrire eu bulgare (slavon)". Après quelques années, plus un seul prêtre grec ne prêche en Bulgarie, une littérature slave de haute valeur et de grand prestige s'épanouit et, dans les villages les plus reculés, retentissent en slavon les offices divins. Alors qu'en Occident "latinisé" le pourcentage de gens lettrés ne dépasse pas selon l'appréciation d'historiens dignes de foi - 2 à 3% de la population, ce taux atteint les 65 à 70% en Bulgarie. Nous sommes dans la moitié du IXème siècle. L'hébreu, le latin et le grec, selon une tradition des Pères de l'Eglise, étaient les trois seules langues consacrées par le dogme ecclésiastique, "Dieu ordonnant" que l'Evangile soit répandu uniquement en ces langues. La Bulgarie est la première à rejeter cet interdit!

GRANDEUR ET DECADENCE

Ainsi, Boris (852-889) est parvenu à créer un Etat réellement indépendant des autres, mais non sans indisposer une partie des boyards protobulgares. Ceux-ci attendent patiemment l'heure de la revanche. Elle semble sonner pour eux lorsque Vladimir (889-893) - fils de Boris mais, surtout, leur allié - arrive au pouvoir. Voyant son oeuvre en danger, Boris quitte alors le monastère où il voulait finir sa vie, chasse le fils indigne et met son deuxième fils, Siméon (893-927), à la tête de l'empire. Sous la poigne de cet excellent chef militaire, ayant étudié dans la plus célèbre école supérieure byzantine de l'époque, la Bulgarie retrouve son lustre (faut dire que ceux qui sortaient de l'Ecole de Magnaure étaient tous des lumières!) et gagne encore en grandeur.

Volant de victoire en victoire - contre les Byzantins, les Magyars, les Serbes - Siméon, qui ne cache pas son ambition de s'emparer de Constantinople, peut bientôt se proclamer "Tsar des Bulgares et des Grecs". Surnommé par l'Histoire "le Charlemagne bulgare", il développe le commerce (l'une des premières guerres de Siméon a pour but "assurer un marché constant, à Constantinople, pour les commerçants bulgares!) et encourage l'épanouissement de la culture nationale. A sa mort (en 927), la Bulgarie est la première puissance en Europe Orientale.

Mais ses guerres incessantes ont sapé l'économie du pays. Sous le règne de son fils Pètar ler (927-969), les boyards relèvent la tête et trament complot sur complot. Les Magyars envahissent le pays au nord, les Serbes se soulèvent à l'ouest. Le peuple, las des impôts, exprime son mécontentement en adhérant en masse au bogomilisme (du bulgare bog, Dieu, et mile, ami), mouvement religieux dualiste - qui s'exportera ensuite en France, chez les Cathares, et en Italie, chez les Patarins - prêchant le renoncement à tous biens matériels et le boycottage des autorités. A l'intérieur, la guerre de Religion; aux marches du pays, l'invasion! Les "hérétiques" brûlent sur les bûchers, les frontières s'embrasent. Byzance juge le moment propice pour écraser son puissant voisin.

Nous devons cet article à Monsieur Roland Lemaigre, que nous remercions.

 

 

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