Les Chopes parlent un dialecte, le "trébva" (il faut) au lieu de "triabva", "néma" (il n'y a pas) au lieu de "niama". L'un de leurs slogans: "Il n'y a pas de ville plus grand que Sofia...". Sur certains points, que nous aborderons plus loin dans cet article, les Chopes peuvent être comparés aux Bruxellois!

Pour tout Bulgare le mot "chop" signifie, avant tout, un surnom moqueur, comme un nom commun à sens négatif. Entre autres, les Chops sont les habitants de la Bulgarie de l'Ouest et de la Bulgarie Centrale. Ils ont leur propre costume national (de préférence, le vêtement en blanc), comme d'ailleurs les habitants d'autres régions du pays, leurs traits de caractère et leur propre humour non moins connu que celui des habitants de Gabrovo.
- Ah, ces Chops! Vous êtes les plus simples!
- Comment donc sommes-nous simples?
- Vous n'avez pas de savants!
- Et Chopin?
- Bah, ce n'est que lui, il n'y a pas d'autres!
(Dans le langage argotique, "chopin" s'emploie railleusement pour "chop").

"Chop" est devenu le synonyme d'une personne maligne, artificieuse, trop pratique même, qui est capable de trouver une solution et de tirer du profit de toute situation:
Un Chop, en faisant de l'auto-stop, attend sur le chaussée avec sa vache. Une voiture s'arrête.
- Me prends-tu, moi et ma vache?
- Ben, je te prends, toi, mais comment (faire pour) la vache?
- Hé bien on l'attachera derrière la voiture.
- Hé! Elle ne sait pas courir aussi vite que la voiture!
- Sois tranquille.
Bon. Le Chop est monté, on a attaché la vache. La voiture a démarré.
Quelques temps plus tard, le chauffeur regarde le rétroviseur et dit:
- Ta vache a tiré la langue.
- Où? A gauche ou à droite?
- A gauche.
- Elle veut te dépasser.

Ainsi, les Chops, comme groupe ethnographique, ne coïncident pas au surnom "chop" (les régions d'ouest de la Bulgarie, les habitants des localités dans les montagnes, les paysans). Des changements économiques ont eu lieu à l'époque de la renaissance Bulgare au XIXe siècle, qui menèrent à des changements fondamentaux dans la vie du village bulgare. L'opposition entre "ville" et "village" s'accentua encore plus fort. Le paysan (y compris le chop) devint une personne comique dans la ville parce qu'il ne peut pas (et ne veut pas) s'accommoder facilement à la nouvelle culture de la ville. Conservateur au fond de son âme, le chop s'oppose à tout ce qui n'est pas "notre".
Un Chop regarde avec un vif étonnement la girafe dans le zoo et déclare:
- Ha! Tel animal n'existe pas!

Au bout du XIXe siècle Sofia est choisie pour devenir la capitale de Bulgarie. La ville commence à se développer vivement. A peu près la moitié des nouveaux habitants sont issus de la même région, celle des Chops. C'est pourquoi, encore depuis l'époque de la renaissance Bulgare, le surnom "chop" est durablement lié à Sofia et aux paysans de la région. A noter que parmi les Chops eux-mêmes il y a des groupements "pour qui est le plus chop" et, en même temps, d'autres qui ne se prennent pas eux-mêmes pour les chops, ce sont toujours les autres:
Une femme se plaint de son mari qui boit beaucoup et la bat.
- Je ne savais pas qu'il était Chop quand je l'ai pris...
- Et lui, il n'est pas d'ici?
- Non, il est Chope de Grahovo.
- Et toi, d'où es-tu?
- Je suis Sofiote, nous ne sommes pas Chopes.

Mais depuis plusieurs dizaines d'années les Chops acceptent avec fierté leur surnom, ayant rejeté le pàssé, ils créent et popularisent eux-même leur humour dont le charme est lié à leur dialecte et leur patriotisme local.
Salade "Chopska" (la salade des Chops), si fameuse, est un apport original des Chops dans la cuisine bulgare. Cette salade est l'un des premiers plats auquel font connaissance les étrangers, et un hors-d'oeuvre obligatoire le soir sur la table dans chaque maison bulgare.

Mais il nous a été intéressant d'apprendre qu'il existe des chopes en Belgique! Et, tout en continuant le sujet, nous vous proposons une histoire à la chop(e):
"Après avoir bu quelque chopes et mangé une grande salade Chopska pour la bonne bouche, un Sofiot et un Bruxellois se sont mis en promenade.
On passe à côté d'un palais.
- Qu'est-ce que c'est? - demande le Bruxellois.
- Un palais.
- En combien de temps l'avez-vous fait?
- En trois ans.
- Nous le faisons en un mois!
On passe à côté d'un immeuble d'habitation.
- Qu'est-ce que c'est?
- Un immeuble.
- En combien de temps l'avez-vous construit?
- En trois mois. - Nous le construisons en trois jours!
On passe à côté du Parlement.
- Qu'est-ce que c'est?
- Le Parlement.
- En combien de temps l'avez-vous fait?
- En trois jours.
- Nous le faisons en un jour!
On passe près de la cathédrale "Alexandre Nevski".
- Qu'est-ce que c'est?
- Mon Dieu, nous ne savons pas! Il y a peu, je suis passé par ici et il n'y avait rien, or maintenant c'est déjà fait!"

N.D.L.R. Sous-entendrait-on, par hasard, que les Bruxellois seraient un tantinet vantards? Hé oui! Et moi qui suis Bruxellois, je dois bien avouer qu'on n'a pas tout à fait tort...

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