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Le degré zéro de la séduction

Reprenons : j’étais donc lors de mon dernier séjour à Plovdiv en juin dernier, hébergé par un couple d’amis artistes, dont l’arrière grand père du mari était chauffeur de taxi.
J’avais promis à cette amie – parole de breton – lors de mon précédent séjour, en avril de la même année, de lui cuisiner à son domicile lors de mon prochain voyage des galettes bretonnes : ce que je voulais déjà faire en avril, car ce couple ayant participé à un symposium de sculpteurs en Bretagne avait gardé en mémoire d’excellents souvenirs de cette nation colonisée par la France quelques siècles après Astérix.
Mais n’ayant point trouvé dans les magasins alimentaires de Plovdiv de la farine de blé noir – dite farine de Sarazin – j’avais du abandonner le projet plutôt que d’assassiner ma recette à l’aide de farine de blé blanc.
Si les gouts ne font pas les couleurs , en cuisine, parfois, les couleurs font les goûts.
J’avais donc acheté préalablement en France un paquet de farine de sarrasin ainsi que deux ou trois vraies bouteilles de cidre brut, du vrai cidre breton, et avais mis tout cela dans mes bagages.
Il faut le dire – car il est bon de souligner parfois mon courage, pour ne pas dire mon audace lorsqu’il s’agit de tenir parole – j’avais pris en l’occurence d’énormes risques !
Car imaginez un seul instant les douaniers français ou Bulgares ou allemands ( car mon avion , et moi-même qui le suivait, transitait par Munich ) ouvrir mes bagages et trouver à leurs yeux éberlués un sac de poudre brune et farineuse…ressemblant à s’y méprendre à de la morphine non traitée ; et moi, ayant pour seul alibi et déclaration explicative : je vais faire des crêpes en Bulgarie !!!!
Du courage, de l’audace ? non de la témérité digne d’un prince qui ne serait pas uniquement prince du lundi.
Donc, le lendemain même de mon arrivée, j’occupais la cuisine de mes hôtes et fis mes galettes avec pomme de terre, farine, œufs, etc.…
Comme je ne renonce à rien dans le charme, j’avais comme déjà dit apporté mon alcool pur breton, sachant que cela en sus des galettes allait mettre un avantage certain à ma séduction.
Hélas, le cidre servi, le couple et leurs amies goûtèrent le digne breuvage des dieux avec moult grimaces, et pour les trois quarts ne finirent même pas leur premier verre !
Honte à moi et déception !
Mon opération charme culinaire était un échec total de par le cidre, car je n’avais pas pris en compte un détail important : le cidre est à douze degrés d’alcool, et les Bulgares, particulièrement habitués à la mastiqua à quarante cinq degrés leur semblait particulièrement fadasse, pour ne pas dire insipide !
Le degré de la séduction m’avait coulé corps et âme, avec galettes et crêpes !
J’en garde encore le cidre amer, et à mon cœur de breton, la mer du cidre est encore à boire.

Pierre-Jean Varet

Lui écrire: ARTCOLLE@aol.com

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