J’avais lors de mon précédent recueil sur Plovdiv , pris soin de ne parler qu’une seule fois – ou presque – de l’art du collage.
C’était d’ailleurs avec un certain plaisir non dissimulé, que j’écrivis ce carnet de voyage n’ayant aucun rapport avec mon art, voir même mon métier.
Cependant, sans l’art du collage, je n’aurais peut être jamais connu Plovdiv, ses Plovdiviennes, qui peuplent mes rêves, et ses chauffeurs de taxis qui hantent mes cauchemars.
Comme déjà dit précédemment j’ai donc participé aux deux premiers symposiums sur l’art du collage, en 2000 et 2002.
J’ai participé en tant qu’artiste collagiste, bien sûr, mais aussi en tant que co-organisateur responsable de la sélection et des contacts avec les artistes étrangers : entendez par-là : des artistes non Bulgares.
Certaines langues perfides, certaines personnes ayant en leur gênes quelques traces de chauffeur de taxi, ne manqueront pas de me dire qu’en tant que sélectionneur des artistes étrangers…je me suis moi-même sélectionné.
Certes, mais je me suis sélectionné dans les règles : je me suis posté à moi-même, et au tarif postal en vigueur ( afin que le destinataire – en l’occurrence moi – ne paye pas de surtaxe ) un dossier complet, avec reproduction et curriculum vitae pour la sélection. Recevant le dossier le lendemain même – on pourra noter la rapidité de la poste française ; surtout de Sergines à Sergines – je l’ai particulièrement étudié avec intérêt.
J’ai, comme pour tous artistes, attendu un mois avant de m’écrire une réponse positive à ma propre candidature.
Et je peux vous dire que ce mois là fut long en angoisse et remise en cause : c’est cela la vie d’artiste, peur de rien , prêt à tout, et surtout impartial, quoiqu’il advienne.
Enfin, sélectionneur et sélectionné, je garde un très agréable souvenir de ces manifestations ; des artistes présents, et des organisateurs, Mme Djarova, Mr Slavi, et Maguy.
Un agréable souvenir des artistes présents, certes, mais à un petit détail près : un artiste allemand que j’avais sélectionné lors de la première édition du symposium.
Cet artiste, dont la tête dépassait la circonférence de l’arche principale de l’Arc de Triomphe de Paris, était une véritable mine d’histoires empoisonnantes : l’invité qu’il ne fallait surtout pas inviter !
Il avait en plus – et ce à cause de son passé que j’aurais la pudeur de taire ici – certaines phobies et hallucinations : en l’occurrence il était persuadé que la nuit des rats parcouraient son lit.
Le pauvre, le seul rat du symposium, le seul rat de Plovdiv, c’était lui !

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