Le rouge et le blanc
Comment vous présenter les choses tout en restant pudique, tout à la fois parce que je n'aime ni me mettre en évidence ni parler en public de mon intimité? Bon! Lançons-nous toujours, on verra bien en cours de route!
L'histoire remonte au début des années 80 environ. Le Standard de Liège, mon équipe favorite (ah bon, il y en a d'autres qui jouent au foot?) était champion. C'était d'ailleurs la dernière fois que cela allait lui arriver trois fois consécutives - mais c'est en attendant les trente qui viennent - et je fêtais cela, comme il se doit, en bon Belge, devant une bière ("une fois" et il y a eu beaucoup de fois!) dans un café de Bruxelles.
C'est ce soir-là que je fis la connaissance de T., jeune fille blonde aux yeux bleus, comme je les aime. Il faut dire qu'à l'époque, j'étais encore célibataire et que j'allais encore le rester quelques années d'ailleurs avant de rencontrer celle qui allait devenir ma femme.
Je n'ai pas l'intention de vous raconter tous les épisodes de la drague qui a précédé, mais ce que je peux vous dire, en revanche, c'est que cela n'a pas été du gâteau! Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce n'était pas une fille facile. Il ne suffisait pas de paraître et de prendre après un petit baratin classique. Il fallait se battre et persuader. Heureusement, elle parlait un français absolument irréprochable et sans aucun accent ce qui a ajouté à ma confusion.
Je vous passerai aussi les détails intimes de
notre union. Tout ce que je peux vous dire, c'est que tout ce que l'on pouvait sentir, en fait d'odeur corporelle, c'était celle du savon.
je n'ai strictement rien à reprocher à cette compagne, avec qui j'ai passé de
très bons moments (comme avec d'autres avant et après elle), elle était douce et belle, intelligente et cultivée, elle avait le sens de l'humour et de la finesse, elle était propre et de bonnes
mœurs, de bonne famille aussi (comme on dit chez nous: "c'était un bon parti") elle avait bon caractère, bref! Elle aurait très bien pu devenir ma femme si la vie et ses aléas n'en avaient pas décidé autrement.
Et elle était russe!
Le fait à lui seul devrait être évocateur de tout ce qu'il y a moyen de penser à
propos des filles russes. Pourtant, afin de lutter contre les préjugés
dont elles font l'objet, il est bon d'expliquer un peu: pas d'accent lourd et
pénible avec gros roulement caractéristique des "r", pas de problèmes avec les
articles et les substantifs du style "je prépare café". Pas d'odeur
corporelle nauséabonde, soi-disant particulière aux Russes ou aux Slaves en
général. Il ne s'agissait pas d'une "fille facile" (sous-entendu vers la
prostitution, voire la Mafia russe, la propension des filles de l'Est à se
trouver un mari pour échapper facilement à la pauvreté. Il ne s'agissait
pas non plus d'une petite prétentieuse qui fait des manières et pour laquelle il
faut déployer des ruses de sioux avant de pouvoir la raccompagner et de tenter
le premier baiser. Mais pas de pudibonderie excessive non plus, en fait:
pas de différence avec une Belge! Cela dit, je crois vous entendre dire:
"mais il y a des exceptions et peut-être en était-ce une!". C'est un fait,
on ne peut jamais généraliser. Si vous voulez mon avis, nous avons aussi
en Belgique des filles qui sentent les frites et que l'on "bascule" facilement.
Ont-elles une réputation particulière en Russie? Si vous envisagez (ou
redoutez) une liaison avec une Russe, abandonnez les clichés classiques
Le Parrain.
Comme il arrive parfois dans certaines familles, on choisit le parrain d'un nouveau-né en dehors de celle-ci, parmi des étrangers avec lesquels on a des affinités particulières, solides, une confiance importante car le parrain est l'éventuel tuteur de l'enfant, celui qui prendra le relais s'il devait leur arriver malheur. Ma famille a procédé ainsi aussi et avait donc choisi Jacques, un ami de toujours.
Mais on ne fait pas toujours tout ce qu'on veut et il m'a fallu attendre plus d'un quart de siècle pour pouvoir enfin faire sa connaissance, car mes parents et lui s'étaient disputés sur un sujet qui m'échappe et dont je ne voulais d'ailleurs pas entendre parler. Je voulais connaître mon parrain, un point c'est tout. Je savais qu'il était encore vivant, je connaissais son nom de famille, je savais qu'il pilotait aussi de petits avions, mais c'était à peu près tout.
J'ai donc fait des recherches et je l'ai trouvé assez facilement, après quelques erreurs sur la personne.
J'ai trouvé un être tout à fait charmant, calme, gentil, instruit (très) et simple, avec lequel j'ai immédiatement sympathisé. Il avait aussi un redoutable sens de l'humour, ce qui était loin de me déplaire, vous imaginez!
Quelle ne fut pas ma surprise, toutefois, d'apprendre qu'il parlait couramment le russe!
Pour être honnête, dire qu'il appréciait particulièrement la Russie serait exagéré. Mais à sa décharge, il faut aussi signaler qu'il a connu l'u.R.S.S. dans sa période noire, bien avant les événements qu'on connaît. Mon parrain n'a pas beaucoup aimé cette période, comme tant de Russes d'ailleurs, et cela peut se comprendre. Aujourd'hui, nous n'avons quasiment plus de contacts, ou très sporadiques et lorsqu'il parle de la "Russie", c'est de manière mitigée.
Dommage qu'une personne aussi instruite ne puisse se dégager du passé.
Quelques simples petits mots
Il y a de cela quelques temps, lors de l'envoi d'un fax en Bulgarie, une mauvaise manipulation m'a fait entrer en contact téléphonique là où je n'aurais théoriquement dû entendre que la tonalité caractéristique du fax. Cela arrive parfois, lorsque le téléphone n'est pas configuré pour prendre l'appel immédiatement ou que la personne décroche trop vite et ne laisse pas l'appareil opérer automatiquement.
J'ai donc été assez surpris d'entendre la voix de cette personne qui se trouvait à plus de deux mille kilomètres. Mais ce n'était pas le seul motif de ma surprise:
Cette voix, qui n'a somme toute prononcé que quelques simples petits mots tout au plus, en guise de formule de politesse, était d'une infinie douceur! En quelques syllabes à peine, mon interlocutrice inopinée m'avait transmis, bien involontairement je suppose, une quantité incroyable d'images à propos de son pays. Bien sûr, on ne peut pas généraliser pour si peu. N'empêche, il y avait au travers de ces mots, tant d'exotisme, de douceur, de gentillesse, d'attention réelle pour l'Autre, un certain côté suave aussi des plus engageants, qu'on ne pouvait qu'être subjugué et conclure - hâtivement peut-être, mais les premières opinions sont souvent primordiales! - que le pays de cette personne était un pays merveilleux.
De la même manière que, chez nous, une conversation peut directement mal se présenter à cause d'un "allo"! strict comme un coup de trique, qui nous fait penser à un sévère bureau de contributions, un fonctionnaire mal rasé et bourru, un environnement constitué de montagnes de paperasses indigestes, de même la voix charmante, accueillante me présentait la Bulgarie sous son aspect le plus enchanteur. Il suffisait d'un tout petit peu d'imagination pour voir les paysages naturels et verdoyants, la
tranquillité des montagnes, l'hospitalité légendaire du peuple.
Comme je ne maîtrise absolument pas la langue de Levsky, ni celle de Dostoïevski, je n'avais pas pu identifier précisément la langue de mon interlocutrice, mais je fus renseigné peu après par Mme Svetlana Popova.
Il s'agissait en fait de l'une de ses amies russes !
NB: les photos présentées ci-dessus ne concernent nullement mon amie russe et ne la représentent pas. Toutefois, les personnes ainsi présentées sont d'authentiques russes, parfaitement représentatives du charme slave.
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LE
LIVRE ÉVÉNEMENT !
CELUI QUE LE PASSIONNÉ DE PARANORMAL, D'ENQUÊTE POLICIÈRE ET
D'AGISSEMENTS DE L'OMBRE SE DOIT DE POSSÉDER !
À
MOINS BIEN SÛR QUE VOUS APPRÉCIEZ
QUE L'ON VOUS FASSE GOBER DES MENSONGES...
...À CHACUN SES GOÛTS...
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