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La CroatieRépublique de Croatie: HistoireDe 1918 à 1989 La création d'une Yougoslavie, c'est-à-dire d'un Etat des Slaves du Sud, était l'un des objectifs de la coalition croato-serbe victorieuse aux élections hongroises de 1910. Ses membres divergeaient cependant sur les modalités de l'union au royaume de Serbie et tous rêvaient d'une formule fédérale donnant aux croates l'égalité avec les Serbes. La guerre provoquée par l'attentat de Sarajevo allait imposé une solution différente.
Après le début de la première guerre mondiale, les croates et d'autres peuples mécontents s'efforcèrent de trouver une solution en dehors de la monarchie. Le danger d'un nouvel éclatement possible du territoire national fit adhérer un grand nombre de politiciens croates à l'idée de l'union des slaves du Sud, vivant en monarchie, avec le royaume de Serbie. Au printemps de 1941, la Yougoslavie fut dépecée par les troupes allemandes, italiennes, bulgares et hongroises. Après le refus de Vlatko Macek d'accepter la direction d'un Etat croate pronazi, Zagreb assista à l'intronisation du candidat soutenu par les Italiens, Ante Pavelic. Celui qui n'avait été que le chef d'un petit groupe d'émigrés politiques oustachis devint le poglavik (chef suprême) de l'État indépendant de Croatie (NDH), qui englobait la Croatie et la Bosnie-Herzégovine. Après des décennies de terreur serbe, nombreux furent les Croates à voir dans cet Etat, même sous la tutelle des forces de l'axe, la garantie de leur survie nationale. Cependant, ce gouvernement fantoche céda à l'Italie pratiquement toute la Dalmatie, introduisit, sur le modèle de l'Allemagne, une législation raciale et ne cacha pas son intention d'éliminer les Serbes en les assassinant, en tâchant de les convertir au catholicisme ou en les chassant du pays. Les opposants furent tués en masse dans des camps de concentration. Dès juin 1941, les premières unités croates de résistance s'organisèrent. Le mécontentement enfla, exploité par le parti communiste illégal de Tito qui développa un mouvement de résistance armée antifasciste : les Partisans. Ce mouvement se renforça avec le succès des alliés et, en 1945, les communistes fédérèrent la Yougoslavie et en firent un Etat totalitaire.
La création par Tito de la république socialiste fédérative de Yougoslavie fut une réponse aux problèmes nationaux toujours en suspens. La Croatie devint une république yougoslave au sein d'une construction étatique très particulière. La légitimité de l'État se fondait sur le respect des nations constitutives de la république -- théorie qui fit que l'on créa de toutes pièces une nationalité musulmane -- et sur l'idéologie communiste universelle, dont on espérait qu'elle transcenderait les nationalismes, voir qu'elle les ferait disparaître au sein d'une entité absolue : la Yougoslavie. Le mécontentement croate s'accrut dans les années 1980. L'expansion touristique et industrielle du pays avait fait de la république l'une des plus riches de la fédération, mais les croates acceptaient de plus en plus mal la redistribution d'une partie de leurs revenus aux membres les plus pauvres de la Yougoslavie. Ce phénomène, liée à la résurgence des différences culturelles et historiques l'on pouvait observer aussi en Slovénie, fit éclater la crise politique. Après la mort de Tito en 1980, les tensions entre la Croatie et le gouvernement fédéral dominé par les Serbes s'intensifièrent. La libéralisation économique des années 1980 fit émerger une classe de dirigeants locaux, liés à la liste communiste, qui furent les premiers à faire évoluer les demandes d'autonomie en une volonté d'indépendance complète par rapport à la fédération.
22 avril et 6 mai 1990 : élections croates remportées par le HDZ de Franjo Tudjman. Vous êtes Croate ou désirez réagir à cet article? Cliquez ici! |