UNE HISTOIRE BULGARE1.- AVANT LES PROTOBULGARESSi l'on trouve les premiers indices d'une présence humaine sur le sol bulgare dès le paléolithique moyen, les premiers écrits relatifs à ce pays - carrefour de l'Orient et de l'Occident - ne remontent qu'au IXème siècle avant notre ère. A cette époque, y vivent les Thraces, dont nous suivrons - si j'ose dire, "pas à pas" - l'évolution. Mais plaçons tout d'abord le contexte historique d'alors. En ces temps reculés, la population de la planète n'excède pas cent millions d'âmes et, alors que ce bon Homère écrit l'Iliade et l'Odyssée, Assyriens et Babyloniens se disputent l'Asie Mineure. L'Egypte entre dans la période tardive de son empire tandis que, en Italie, les Etrusques font leur timide apparition. Sur les terres sises entre l'Ister (cours inférieur du Danube), le Pont-Euxin (mer Noire), la Propontide (mer de Marmara, la mer Égée et la mer Adriatique, les Thraces - peuplade de pasteurs belliqueux et farouches - vaquent à leurs occupations et, pendant qu'ils acquièrent peu à peu la maîtrise du bronze et du fer, la renommée de leur vin, de leur blé, de leurs moutons, de leurs chevaux s'étend par-delà les frontières... La Thrace est qualifiée par Homère de "terre grasse" et les dieux de son panthéon - avec les cultes à mystères de Dionysos, d'Orphée et des Cabires - se fraient une place dans la mythologie grecque. Rançon de la gloire, bientôt, sur leurs côtes de la mer Noire, les Thraces voient s'ériger moult colonies fondées par les Grecs ioniens: choc de deux prestigieuses civilisations se traduisant d'abord, au travers de liens commerciaux, par des échanges culturels. Les Thraces apportent aux Grecs la magnificence de leurs objets d'art, la variété des ustensiles funéraires, la beauté de leurs poésies. Leurs chanteurs, au top du Hit Parade international, parcourent I'Hellade (NDLR: La chanson "Hélène, je m'appelle Hélène..." N'est pas de cette époque!). Bientôt, la Thrace, étalant un art prodigue qui dore même les moyeux des chars et les rênes de ses fameux chevaux, devient pour l'Europe antique le symbole d'une vie prospère et insouciante.
Le plus puissant de ceux-ci, qui s'étend rapidement du Danube (bleu) à Edriné (Odrine, Hadrianopolis, Andrinople), est celui des Odryses. Fondé par Térès, il porte tous les traits d'une transition entre union tribale et structures primitives d'un Etat. Tantôt combattant les Etats helléniques et tantôt s'unissant à eux par des traités, il est cependant miné par la survivance des traditions du régime clanique. Bien que la culture thrace soit à son apogée (construction de cités, de routes rectilignes traversant indifféremment plaines, collines et montagnes, de tumuli qui résistent encore par centaines jusqu'à nos jours), la prépondérance de ses souverains (Sitaclès, Seuthès, etc.) dans la péninsule balkanique est de courte durée. Conduits par Philippe II les Macédoniens (mélange de tribus illyriennes et helléniques) rasent l'Etat thrace, faisant surgir de nouvelles cités de type hellénique tant sur les côtes que dans la plaine au sud de l'Hémus, (Balkan). Réfugiés dans les montagnes, les Odryses continuent à exister vaille que vaille. Profitant de ce que le fils de Philippe II, Alexandre le Grand, est au loin, empêtré dans ses guerres de conquêtes, les Thraces se soulèvent et retrouvent leur indépendance... Mais un autre peuple, venu du nord-ouest, en profite pour aller faire un brin de tourisme en Bulgarie: ce sont les Celtes! Ceux-ci n'y resteront cependant que soixante ans et un nouveau soulèvement des populations indigènes les renverra, d'où ils étaient partis. Sur place est rétabli, en ce début du troisième siècle avant notre ère, le royaume des Odryses.
Légèrement rancuniers (Si peu! Si peu!), les Romains refusent aux indigènes le droit de citoyenneté, réduisant ainsi un peuple libre en une masse d'esclaves. La rive sud du Danube, désormais frontière militaire, voit s'ériger nombre de "villes places-fortes" tandis que le pays se couvre d'amphithéâtres, thermes, sanctuaires, forums, routes, le tout destiné au confort, au bien-être et à l'usage des troupes d'occupation. Mais la Pax romana est brève car, aux frontières septentrionales, se pressent diverses peuplades auxquels les Thraces asservis s'allient. De soulèvements en incursions des Goths, des Avars, des Huns (... et des autres) la région se transforme peu à peu en no mans land où, durant des siècles, fermente la société Barbare. Au début du Vème siècle, parmi ceux-ci, apparaissent les Slaves. Rome, devenue Byzance suite au changement d'adresse de l'empereur Constantin (330 ap. J.C.), les considère pareils aux nombreux autres. Elle réussit à les faire combattre contre les Avars (sans doute pour une question de gros sous!) et se tranquillise. Mais elle les a sous-estimés... Nous devons cet article à Monsieur Roland Lemaigre, que nous remercions.
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