Il est absolument indéniable que la popularité d'Etara a, depuis fort longtemps déjà, dépassé les frontières de son propre pays. Les musées n'ont en effet pas fini d'attirer les visiteurs du monde entier. On pourrait pourtant se demander ce qu'il y a de spécial ici.

Ce n'est qu'en arrivant à Etara que vous commencerez à comprendre, lorsque vous serez subjugués par le voyage dans le temps qui vous y est proposé. Loin de la vie moderne et de l'urbanisation, vous y verrez le vif torrent y actionner la "laverie automatique" de tapis et de couvertures, les moulins à blé et à foulon dont le bruit rythme vos pas dans la petite rue dallée.

Vous y verrez, comme autrefois, les mains adroites des artisans tresser des passementeries, ciseler des objets de cuivre ou de bois. Et vous entendrez, comme jadis, l'horloge du haut de son beffroi, sonner les heures.

Mais Etara, c'est surtout son charme et son atmosphère à l'architecture vernaculaire. De toutes les maisons se dégage un sentiment d'intimité et un goût sûr, ayant réussi à obtenir l'harmonie entre la nature et l'homme.

Chaque détail de ces maisons est à sa place: l'encorbellement, l'auvent, la galerie loggia. L'intérieur a la chaude simplicité typique du foyer bulgare: un âtre, des couvertures de haute laine, des étagères qu'ornent des plateaux de cuivre, des plafonds de bois sculpté. Au rez-de-chaussée se trouve la boutique qui s'ouvre sur la rue. Ces boutiques-ateliers à Etara font revivre 20 artisanats quelque peu oubliés: dinanderie, peausserie et pelleterie, céramique, tissage...

Et tous les artisans fabriquent devant vos yeux des bijoux originaux, des tasses de cuivre, des services de céramique, des tissus bariolés.

Pour les curieux, voici encore quelques informations. Le musée a été inauguré en 1964 et illustre l'architecture, l'économie et le mode de vie de Gabrovo au cours du Réveil national (XVIII-XIXè s.)

Etara est le premier musée en plein air en Bulgarie, poursuivant une tendance mondiale dont le plus célèbre représentant est sans doute le musée Skansen.

Les maisons sont grandeur nature, dans leur environnement habituel et une certaine activité y est maintenue.

Trois méthodes ont été utilisées pour aménager le musée: la restauration de bâtiments existant sur place, le transfert d'édifices ayant existé ailleurs et la construction d'après des photos et des relevés architecturaux.

La tour à l'horloge a été construite selon la dernière méthode ainsi que les boutiques. Le moulin à aubes et le moulin à foulon se trouvaient à cet endroit et ont été restaurés sur place.

Il convient aussi de souligner la valeur architecturale des deux ponts de pierre et les quatre fontaines.

La plus ancienne de ces fontaines publiques date de 1843 et l'on remarquera ses ornements utilisant des symboles plutôt rares pour les terres bulgares.

Que vous visitiez l'Etara en amateur de folklore ou en simple touriste, une fois passé la porte d'entrée, vous tomberez sous le charme de l'époque, où le temps écoulé n'a plus d'importance, où seuls comptent le chant des oiseaux, le murmure du torrent, l'herbe verte et les géraniums aux fenêtres.

 

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