LE MYTHIQUE TRANSSIBERIEN
Il
ne faut certainement pas être grand connaisseur des pays de l'Est et avoir
parcouru la Sibérie de long en large (ce qui constituerait à coup sûr un exploit
hors du commun!) ni être l'un de ces passionnés des chemins de fer et autres
trains miniatures pour avoir entendu parler du Transsibérien, mondialement connu, mythique à souhait et qui, depuis le début de son existence, a fait couler beaucoup d'encre.
Mais qu'a donc ce "fameux transsibérien" de si terrible pour que l'on en ait tant parlé?
Pour le comprendre, il est indispensable de faire un formidable bond en arrière dans l'échelle chronologique et de situer tout d'abord le contexte.
A cette époque, les marchands de fourrure rencontraient mille problèmes et vivaient moult aventures plus périlleuses les unes que les autres pour acheminer leur marchandise. Il fallait de longs mois pour la ramener en dépit de distances incroyables. Le froid intense hivernal et la chaleur accablante de l'été étaient autant d'épreuves qu'il leur fallait surmonter et elles n'étaient pas des moindres. La faim, la soif, les myriades de moustiques qui, à certains moments, parvenaient à décimer des groupements militaires entiers à eux seuls accompagnaient dans leur lot de misères, les voyageurs pourtant encore harcelés par les brigands, les maladies et les bêtes sauvages!
Si rien de fâcheux ne leur arrivait, ils avaient encore à franchir des barrières naturelles imposantes, telles que le lac Baïkal qui s'apparente davantage à une mer tant son étendue est grande, des rivières colossales ou les montagnes, "tout simplement".
Cet état de choses, doublé de la durée des trajets aller et retour ne pouvaient pas durer et c'est sous le règne de Pierre le Grand puis de Catherine II (dite Catherine la Grande) que la Sibérie est devenue un véritable centre d'intérêt pour les autorités. On dressa des cartes, procéda à des relevés topographiques, organisa des missions de reconnaissance et l'on émit aussi l'idée folle de relier Saint-Pétersbourg à Pékin, excusez du peu!
C'est que, en fait, les fourrures ne constituent certainement pas le seul pôle d'intérêt de la région, l'empire russe affiche aussi de grandes idées d'expansion à l'Est. Pour couronner le tout, comme une espèce de parallèle s'installe entre cette conquête de la Sibérie et celle de l'Ouest en ce qui concerne les Etats-Unis, on croit voir là un nouvel Eldorado d'où l'on pourrait tirer de fabuleuses richesses, sous forme de métal précieux.
Mais tout ceci ne changeait pas grand chose au problème rencontré sur place: à cette époque, il fallait au minimum 18 jours pour rallier Irkoutsk en venant de Moscou (ou l'inverse naturellement!), soit une distance de plus de 5000 kilomètres. Tout pouvait arriver en chemin, surtout le pire: les inondations pouvaient avoir raison du trakt (l'ancêtre de la voie ferrée), le brouillard tout comme le blizzard fourvoyaient fréquemment les coursiers, les loups attaquaient les chevaux et si ceux-ci venaient à manquer, cela signifiait une mort presque certaine pour l'homme.
Ce fut finalement la déportation massive, dès les premiers jours de la découverte de la Sibérie, et donc bien avant qu'un Staline ou un Hitler l'utilisent (cela mérite d'être signalé) qui provoqua indirectement le changement tant attendu.
Le chemin de fer transsibérien
Le chemin de fer transsibérien ou "le transsibérien" est la plus grande voie ferrée du le monde entier qui, en reliant la Russie européenne à l'Extrême-Orient, traverse la Sibérie méridionale de Moscou à Vladivostok. Nous devons ces données techniques et chiffrées à Mme Svetlana Popova, que nous remercions vivement. Consultez: http://www.transsib.ru/Eng/, un site dans lequel vous trouverez des centaines de photos sur le Transsibérien. (En anglais)
En cliquant sur ce lien, vous obtiendrez un diaporama de la construction du
Transsibérien:
http://www.vogel-page.de/histo1.htm (Il suffit de cliquer sur l'image pour obtenir la suivante)
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